June 24, 20201
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Et demain ?
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Mesure de l'utilité sociale de la Croix-Rouge française face à la crise sanitaire et sociale du Covid-19

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Dans un souci d’évaluation, de redevabilité et d’amélioration continue, la Croix-Rouge française a déjà lancé une mesure d’impact de sa réponse à la crise. Il s’agit de mesurer et d’analyser l’effet de ses actions à la fois sur les plus vulnérables mais aussi sur propres acteurs.

L’étude menée porte sur trois périodes, trois champs d’actions et trois publics. Les impacts de la mobilisation sont évalués sur six mois, avant, pendant et après le confinement, sur les personnes accompagnées, les partenaires et les engagés de la Croix-Rouge française. Les indicateurs d’activités et d’impacts permettent de mesurer comment elle œuvre à la résilience des publics vulnérables face à la crise, à celle des dispositifs essentiels de droit commun et à celle de ses volontaires, donc à sa propre résilience.

 

Une diversité d'impacts pour répondre aux multiples enjeux sociaux nés de la crise

Pour les personnes accompagnées comme pour nos volontaires, les enjeux sont avant tout de santé. Quels impacts ont nos actions de prévention sur la propagation de la pandémie, sur l’exposition des publics les plus délaissés, celle des plus vulnérables, et sur la capacité de tous à mieux se protéger face une crise sanitaire ? Les impacts de nos actions de secours sur l’incapacité du système de santé à répondre à l’ensemble des besoins, que les inégalités sanitaires soient induites par les territoires ou les statuts des personnes exposées, sont également nécessaires à mesurer.

 

 

Le bien-être des personnes accompagnées et des volontaires est aussi un enjeu fort de l’action, la violence physique et psychologique de la crise créant ou aggravant parfois des comportements extrêmes. C’est pourquoi sont évalués les impacts que nos activités ont sur l’identification des publics en proie à une grande détresse psychique ou une grande solitude, et sur la reconnaissance de nos volontaires en mal de répit dans leur implication face à la crise.

 

A l’heure où la protection renforce le sentiment d’isolement, la cohésion sociale est bien entendu un troisième enjeu important de la mobilisation de la Croix-Rouge française auprès des personnes accompagnées et des volontaires. De fait, le maintien du lien social et de l’inclusion, y compris de certaines populations stigmatisées, la reconnaissance des métiers les plus exposés bien souvent peu valorisés, et l’exacerbation des inégalités et des tensions sociales sont autant de domaines sur lesquels ses impacts sont évalués. Tout comme ceux sur l’isolement, imposé ou non, de certains de nos volontaires.

 

Le dernier enjeu de nos actions auprès des personnes accompagnées est celui de la précarité. En effet, il est intéressant de mesurer les impacts que la réponse de la Croix-Rouge française génère sur les populations déjà vulnérables et qui sont exposées à l’augmentation de la précarité et de l’exclusion de par leur situation ou l’accès aux services sur leur territoire, mais aussi sur les populations qui deviennent vulnérables face à la crise.

 

 

Des éclairages complémentaires sur notre organisation

D’une part, l’étude cherche à identifier la manière dont cette crise peut avoir une incidence sur la cohésion interne au sein de notre organisation : quels impacts la gestion de la crise a-t-elle sur le sentiment d’appartenance de nos volontaires, la valorisation de leur utilité, l’attractivité de la Croix-Rouge française pour les nouveaux engagements spontanés et le renforcement des synergies internes ?

 

D’autre part, la mesure de l’utilité sociale de la Croix-Rouge française étudie si sa réponse à la crise a des effets sur son positionnement et son rôle au sein de son écosystème (partenaires institutionnels, en lien avec son rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics, ou partenaires privés, renforcés ou créés pendant la crise). Ceci pour voir en quoi elle pallie les carences des dispositifs essentiels de droit commun et les impacts que cela entraîne sur sa crédibilité auprès des institutions, leur confiance et celle du grand public, en cette période de défiance vis-à-vis des autorités scientifiques et politiques.

 

Enfin, du point de vue de nos partenaires, analyser les impacts que notre capacité d’innovation et de réflexion sur « le monde d’après » ont sur notre positionnement est d’autant plus important au moment où le tissu associatif, dans l’incapacité de coordonner la complémentarité de ses actions face à la crise, en ressort fragilisé. C’est pourquoi il faut aussi évaluer les impacts de la mobilisation de la Croix-Rouge française sur la résilience de sa propre organisation et sa capacité à faire face à la crise tout en maintenant opérationnelles ses activités de long terme.

 

Les données disponibles sur nos activités, nos dispositifs créés ou renforcés et les moyens exceptionnels mobilisés pour gérer la pandémie, sont nécessaires pour évaluer l’utilité sociale de notre réponse auprès des publics vulnérables, des pouvoirs publics et de nos volontaires face à la crise sanitaire et sociale du Covid-19. Les témoignages de chacun sont également précieux pour saisir ce que la Croix-Rouge française change dans cet épisode de notre vie, et changera encore bien après. De nouveaux modèles émergent, comment lui permettront-ils de se réinventer ?

 

 

Pour nous joindre : impact.social@croix-rouge.fr

 

Indicateurs d'impact social

150
bénévoles du réseau de secours ont renforcé le centre de régulation du SAMU et des sapeurs-pompiers en Ile-de-France et secouru les personnes malades pour les acheminer si besoin vers la structure de soins la plus proche
100
volontaires étaient détachés à l'APHP pour épauler les équipes soignantes dans leurs tâches quotidiennes
164 000
appels reçus à Croix-Rouge chez vous depuis l'ouverture de la plateforme
60 500
appels passés à Croix-Rouge Ecoute depuis le début de la crise
12 400
bénévoles spontanés se sont engagés sur tout le territoire pour la première fois auprès de la Croix-Rouge française
800
personnes "confinées et solidaires" se sont inscrites dans le cadre du programme dédié
2 600
personnes isolées ont été contactées par "Allô, comment ça va?"